ET SI ON PRENAIT
LE TEMPS ?
On t’emmène à la découverte de ces étonnants villages perchés et de ces routes secrètes dans un tout petit coin au nord de l’Occitanie. Bienvenus dans un bout du Tarn, du Tarn & Garonne aussi. On est partis pour un roadtrip qui prend le temps : de découvrir, de s’intéresser aux autres… De vivre, tout simplement !
Cette aventure de 7 jours a été un grand bol d’air et de rencontres, une bouffée de simplicité dans des endroits encore confidentiels où on cultive le plaisir de vivre et la passion de ce qui nous entoure… Avant le tourisme. On te laisse la découvrir avec nous.
CE QUE TU TROUVERAS DANS CET ARTICLE
→ Un petit récap de ce roadtrip en cartes imagées.
→ Le récit de l’aventure au fil des jours.
→ Des liens utiles tout au long du récit qui te donneront toutes les infos pratiques pour toi aussi construire ton aventure.
JOUR 1 | Première étape du roadtrip, Cordes-sur-Ciel
Sur la route du dragon endormi.
C’est un lundi, nous sommes en fin de matinée. Sous un grand soleil, voilà une petite heure que nous faisons nos premiers kilomètres dans le Tarn. C’est bête, on a toujours vécu à trois heures d’ici et pourtant aujourd’hui nous découvrons ce coin de France… Comme s’il s’agissait d’un nouveau monde. Nous avons atteint le sud du département et, vitres ouvertes, musique en fond, thermos de thé sur les genoux, nous nous faufilons parmi les petites routes (celles que l’on préfère). Les rubans d’asphalte suivent les courbes des coteaux et bientôt, on se retrouve à progresser parmi les vignes inondées de soleil.
Notre route atteint la ligne de crête repérée quelques jours plus tôt et enregistrée sur notre carte, on tourne à gauche sur un petit chemin secondaire et la vision espérée se produit : elle est là, au milieu des coteaux, flottant dans un écrin de verdure telle un mirage, doux dragon endormi : Cordes-sur-Ciel, la première étape de notre road-trip.
La légende dit que Cordes-sur-Ciel se serait construite sur un dragon endormi. Pour comprendre pourquoi en coup d’œil, il te suffit d’aller observer la silhouette du village depuis le point de vue dit « des Sarmazes » : tu verras alors son enceinte, ses maisons et ses ruelles se dérouler le long des crêtes de la colline où elles ont été bâties, il y a 800 ans de ça. Il te suffira d’un soupçon d’imagination pour deviner les contours du grand dragon endormi.
11h. Arrivée à Cordes-sur-Ciel
On suit les dernières routes de campagne puis les fines ruelles en pierre qui grimpent : nous sommes arrivés dans ce village décidément aussi étonnant de loin que de près. L’endroit où nous posons notre sac pour deux nuits est comme la cité que nous nous apprêtons à découvrir : plein de mystères, d’histoire, de douceur et de charme ! Les propriétaires du lieu, ce sont Alain & Marie : il y a 7 ans, ils ont totalement changé de vie pour réaliser leur rêve : vivre dans un village perché. A l’origine de la région parisienne, un jour, ils ont découvert Cordes-sur-Ciel… Et en sont tombés amoureux. Depuis, ils ont donné vie à cet endroit : Le Secret du Chat.
La rencontre d’Alain et Marie marque le point de départ de notre aventure ici, à Cordes-Sur-Ciel. Tout au long de nos explorations, ils ont été notre dose de bienveillance, de sourires, de chouettes discussions… D’humain, en fait. Tu le verras, ce ne seront pas les seuls : nous avons adoré découvrir Cordes-Sur-Ciel, mais nous avons surtout adoré découvrir ceux qui en font « l’âme » : ses habitants, ses artistes, ses artisans. En attendant, c’est notre première immersion dans ces ruelles. Alors qu’on quitte la maison d’Alain & Marie, j’entends déjà le « Wow ! » de Maxime alors qu’il découvre les premières arrières-rues piétonnes. On te propose un petit voyage en image :
« Et dans ces ruelles l’âme se perd. Le temps s’égrène ou se remonte, on ne sait plus, tandis que tout près des murs blancs, la magie opère doucement : c’est comme si on sentait le coeur de la ville battre au rythme de ses artistes et artisans. »
⊛ La bonne idée : la visite guidée.
Puisque nous avons deux jours pour découvrir la ville nous avons – pour une fois – choisi pour cette première journée de la découvrir par le biais d’une visite guidée : l’Office du Tourisme en organise tous les jours en été à 11h ou 17h, la visite ne coûte que 4€ par adulte et ne dure qu’une petite heure (plus d’infos ici). C’était l’occasion parfaite de non pas seulement découvrir mais aussi comprendre cette cité si particulière et son histoire. En plus, ça nous a permis de faire la connaissance de Valentine : on adoré passé ce moment avec elle, à échanger et écouter ses anecdotes… Dont on te laisse la surprise.
Notre passage par l’Office du Tourisme nous a aussi permis de rencontrer Véronique : elle nous a donné tout un tas d’indications pour se faufiler sur les chemins à la recherche de points de vue. On a gardé son précieux bout de papier pour s’en servir le lendemain et… Tu verras plus loin ce que ça a donné.
18h00. Et dans la campagne, des oeuvres qui ont du sens : la rencontre de Didier.
Après avoir vagabondé au cœur des ruelles (on a beau y tourner et retourner, on y découvre toujours des passages inexplorés) on s’éloigne de la frénésie ambiante pour la campagne qui l’entoure : on part à la rencontre de Didier et de l’endroit qu’il a réussi à construire, année après année. Une dizaine de minutes de route à peine et on découvre le lieu : loin de l’animation des rues de Cordes-Sur-Ciel, il règne ici un calme étonnant. On est en pleine nature, près des champs de tournesols. Didier a transformé cet ancien corps de ferme en gîte et chambres d’hôtes et propose un restaurant à la cuisine qui fait la part belle aux produits du terroir – le chef n’est autre que son fils – mais au-delà de cet ensemble ressourçant, c’est de son univers dont on voulait te parler ici : on a beaucoup apprécié découvrir la sensibilité de cet homme dont les convictions nous parlent au travers… de ses oeuvres d’art engagées.
Les oeuvres contemporaines de Didier agrémentent le jardin du domaine : ce soir-là, il a pris le temps (on l’en remercie) de défiler avec nous parmi elles et de nous les commenter. A sa façon, à travers elles, il dénonce la société de consommation, l’empreinte de l’homme dans la nature, le sixième continent (dans le nord-est du Pacifique, les déchets plastique forment un sixième continent dont la taille atteint 3,5 millions de kilomètres)… Et tout un tas d’autres sujets pour lesquels il a le mérite de vouloir éveiller les conscience. Il a également réalisé un petit guide qui permet d’interpréter l’ensemble de façon à ce que cette forme d’art soit accessible tant aux adultes qu’aux enfants. En plus d’être un endroit ressourçant, il s’agit là d’une visite (gourmande, si tu goûtes aussi au restaurant) utile et agréable qui amène à réfléchir.
JOUR 2 | DERNière journée à Cordes-Sur-Ciel
5h30. levé aux aurores
Ce matin, on s’est levés tôt pour aller observer une des choses qui font la beauté et la particularité de Cordes-sur-Ciel. Après un peu de marche pour arriver sur les hauteurs, encore dans la pénombre, on s’est assis sagement parmi la végétation, jusqu’à ce que les premiers rayons du soleil lancent le spectacle : sous la lumière rouge du matin, perchés sur cette crête, on a regardé en silence le soleil se lever sur plus de 800 ans d’histoire… Et c’était une vision qui méritait bien ce réveil matinal.
Retour à l’endroit laissé tôt ce matin. On retrouve Alain&Marie pour le petit-déjeuner : on est heureux de notre matinée, il fait beau, tout est délicieux et leur bonne humeur est contagieuse ! Une heure plus tard, au hasard de nos discussions, Alain décide de nous embarquer avec lui pour une visite insolite de ce village qu’il aime tant : ce matin-là, on a visité un village médiéval à bord de son… tuk-tuk ! C’est son moyen de locomotion favori pour se déplacer ici. Après plus d’un an passé en Asie, autant dire que cette escapade nous a rappelé tout un tas de souvenirs…!
14h00. Cette après-midi a comme un air de… Paradis.
La matinée a filé vite et l’après-midi en fait tout autant. Après s’être baladés dans les ruelles repérées hier on a découvert une nouvelle facette de la ville qu’on ne peut que te conseiller : le Jardin des Paradis. On est allés le découvrir par curiosité et dès les premiers pas, on a adoré l’endroit : c’est un vrai « autre monde » au coeur de la cité. On y a passé beaucoup plus de temps que prévu… Et failli se mettre en retard pour quelque chose qu’on aurait regretté de rater. Ce soir, quelqu’un nous attend. Voici quelques photos, mais on te laisse la surprise de découvrir ses différents « mondes » par toi-même :
18h00. Dans l’atelier de l’artisan.
Son nom, c’est Aurélia. Depuis 20 ans, elle exerce ici* une activité particulière : levé 5h, fin de journée à 20h… Aurélia a osé se lancer dans l’activité qui la fascinait depuis petite : le travail du cuir. La texture, l’odeur, la matière : depuis qu’elle était tombée petite sur cet artisan entrain de travailler, tout l’attirait. Et comme « dans la vie, il faut savoir écouter ce qu’on aime »… C’est le métier qu’elle fait aujourd’hui !
Nous avons passé un chouette moment avec elle et nous avons adoré découvrir son histoire : originaire de Lille, Aurélia a découvert Cordes-sur-Ciel par hasard il y a longtemps de ça, alors qu’elle accompagnait des amis. En vagabondant dans les rues seule alors que ces derniers partent faire quelques courses, elle tombe sur cette maison, un panneau « A louer » accroché sur la porte. Le feeling est immédiat : c’est ici ! Elle passe un appel et change de vie : elle devient officiellement locataire de cette belle bâtisse historique dans laquelle elle avait le sentiment qu’il fallait qu’elle vive. Aujourd’hui, en louant cette endroit à la Société des Amis du Vieux Cordes, Aurélia participe à ce que cette association perpétue sa vocation : préserver le patrimoine et continuer de faire briller l’histoire de Cordes-Sur-Ciel.
* Ici, c’est sa boutique, c’est aussi son atelier, c’est aussi chez elle… C’est l’atelier cuir Kontrevent, que tu peux trouver tout près de la porte de Rous à Cordes-Sur-Ciel.
Nous avons passé un long moment avec cette lilloise tombée amoureuse il y a longtemps maintenant de cet endroit. Ce soir-là, elle a eu la gentillesse de nous inviter à monter chez elle : pour la première fois, on a pris de la hauteur et c’était pile pour un moment assez magique : celui de la fin d’une journée bien remplie, lorsqu’au travers de la fenêtre… Les rayons du soleil s’invitent dans son salon. On se retrouve comme dans les coulisses de Cordes-Sur-Ciel… Du point de vue des habitants et non plus des visiteurs. Elle nous dit avoir été envoûtée par cet endroit, on comprend pourquoi.
20h00. La fin de journée se déroule sur de nouvelles hauteurs et en musique.
Nous sommes montés sur une des collines qui entourent Cordes-Sur-Ciel pour une occasion particulière : le festival Bol d’R. Ce festival à ciel ouvert offre un point de vue sublime sur la cité qui s’embrase sous les derniers rayons. Celui qui est derrière tout ça, c’est « Pierrot » : plusieurs soirs d’été, il met son bout de paradis appelé par ici « La Couronne » à disposition des artistes locaux. Le but ? Encourager les artistes du coin et dynamiser la culture qui se développe sur son territoire. On a passé un super moment là-bas !
Pierrot fait également partie de la Société des Amis du Vieux Cordes et travaille aussi au musée Charles Portal – le musée d’histoire de la ville de Cordes, musée associatif géré par des bénévoles -. Tout au long de nos rencontres, nous n’avons pu nous empêcher de remarquer cet attachement et cette passion que les gens d’ici ont pour cet endroit.
JOUR 3 | à l’aventure entre2vignes
9h00. Il est l’heure de quitter Cordes-Sur-Ciel.
C’est aussi l’heure de quitter Alain & Marie. Deux jours seulement que nous avait fait leur rencontre et pourtant, il est déjà un peu dur de leur dire au revoir ! Les portières se ferment, le moteur redémarre, on quitte les ruelles de pierres et on s’éloigne… Pour un tout autre décor.
Aujourd’hui on part à la rencontre de Laure. A sa façon, elle s’applique fièrement à faire perdurer une des choses qui font la singularité de son terroir : elle a repris avec son mari le domaine viticole familial et y consacre tout son temps depuis… 7 ans ! Sa volonté ? Ranimer une tradition viticole vieille de 500 ans par le biais de l’agriculture biologique et la biodynamie. De la vigne au chai (l’endroit où se déroule la vignification soit, là où le jus des raisins se transforme en vin) en passant par l’étape de la dégustation, on a passé la matinée (et même le début d’après-midi…) en compagnie de Laure, à la découverte de son domaine, son histoire… Et des saveurs de son terroir. Par ailleurs, on était étrangers au principe de la biodynamie, et l’apprendre avec une personne aussi passionnée et inspirante que Laure a été un pur plaisir.
La biodynamie est une méthode de culture qui n’utilise aucun produit de synthèse : on peut dire que c’est une forme plu poussée encore que l’agriculture biologique. Elle intègre l’impact des cycles lunaires par exemples (la lune a des effets sur notre corps, pourquoi n’en aurait-elle pas sur les plantes, ou même les animaux, la vigne ?) ou l’application de préparations naturelles. La biodynamie considère que tous les éléments (sols, faune, microfaune, plantes cultivées ou sauvages, arbres, hommes… sont interdépendants.
« Ce que je souhaite,
c’est valoriser notre diversité et nos cépages.
Nous avons des cépages autochtones au caractère bien particulier que les gens ne connaissent pas, pourtant,
ils font partie des plus vieux de France ! ».
⊛ La bonne idée : Le Pass Vigneron.
Si tu souhaites avoir une expérience similaire et rencontrer ceux qui font perdurer cette tradition centenaire, le Pass vigneron est la bonne option. Tu peux réserver la découverte du domaine de ton choix en quelque clics et tu as un bon aperçu des différents vignobles proposant l’expérience !
13h30. En route pour la cabane dans les vignes.
On remonte en voiture direction le petit endroit particulier où nous dormirons cette nuit, on a hâte de le découvrir. Sur la route, on passe prendre un panier pique-nique chez Côte à Côte dans le petit village de Cahuzac-sur-Vère. Pourquoi préciser ça ici ?… Ce pique-nique a été le plus gargantuesque de notre vie ! Tu trouveras « boucherie » si tu cherches leur nom sur Internet, mais la réalité va au-delà de ça : ce qui se cache derrière cette petite devanture rouge en bord de route est une véritable ode à la gastronomie, au bon vivre et aux bons produits ! Comme dit fièrement la joyeuse équipe : « Ici, on aime les bonnes choses et on est généreux sur les quantités ! ». Le message est reçu et les photos suivantes confirmerons ces lignes.
On repart de là en se demandant comment nous allons manger tout ça, la route en direction du point enregistré sur notre carte nous éloigne davantage encore de tout village puis devient un chemin qu’on suit au travers des vignes… Il fait chaud, le soleil est éclatant, le vent file à travers les vitres ouvertes de la voiture et, au détour des jolis rangs de vigne, on l’aperçoit : un domaine et un peu plus loins, à l’écart, une cabane (ou plutôt un joli petit chalet, à ce stade) qui surplombe les coteaux. C’est là où nous dormirons cette nuit !
14h30. Départ pour l’aventure.
Dernier croc de fromage au-dessus des vignes, une courte sieste pour essayer d’échapper à la chaleur extérieure et on s’équipe pour une nouvelle aventure / rencontre : on part sur les chemins, à la recherche du domaine de Dominique. Il se trouve à un quart d’heure d’ici. Au bout d’une grande allée blanche, on découvre une belle et grande bâtisse de pierres aux murs fleuris. Les enfants jouent dehors, les chevaux nous observent nous garer sous les arbres, les chiens nous accueillent… Nous sommes en pleine campagne et le cadre est idyllique. On se laisse émerveiller par cet endroit, les yeux grands ouverts. Les animaux, la nature, le silence… Tout appelle à l’apaisement. Dominique vient à notre rencontre. Elle a un grand sourire. Dès que nous l’apercevons, ses traits nous disent quelque chose…
Et on ne s’est pas trompés ! On discute avec plaisir avec cette femme énergique et bienveillante, et au fil des échanges nous apprenons que Dominique est d’origine vietnamienne : sa mère vient là-bas. Si nous la rencontrons c’est à cause de l’activité qu’elle exerce et que tu ne vas pas tarder à découvrir, mais on a passé un long moment avec elle à profiter de cet heureux hasard, à discuter de ce pays dans lequel nous avons vécu trois mois… Il n’y a pas si longtemps. Et au sein duquel on a tant de souvenirs. L’histoire de Dominique fait d’ailleurs écho à la remarquable force de caractère de ces femmes au Vietnam. Puisqu’elle nous a touchés, on te propose à toi aussi de prendre le temps de la découvrir :
« Auparavant, j’avais une vie de pure parisienne. Je ne sortais pas sans mon rouge à lèvre et mes talons hauts ! Puis j’ai fait le choix de totalement changer de vie. Sortir de ma zone de confort. Mais ça a été difficile : une femme seule qui s’installe avec ses 6 enfants à la campagne ! Je suis arrivée ici, j’ai acheté cette ruine. J’ai tout refait, tout reconstruit.
Je me souviens quand on dormait tous dans une toute petite chambre au milieu des ruines et que la plomberie avait explosé en plein hiver à cause des basses températures (on n’a pas l’habitude de couper l’eau pour ne pas qu’elle gèle, à Paris !). Peu de temps après, c’était le réseau électrique qui avait sauté et mis le feu ! On s’est retrouvés sans eau ni courant en plein hiver (rires) ! Mon voisin était venu le voir et m’avait dit : « Tu ne tiendra pas 6 mois ».
Aujourd’hui je suis toujours là, ça fait 20 ans, et nous sommes devenus amis. »
Guidée par sa passion des chevaux, au fil des années, cet endroit est devenu le centre Un poney une histoire. On se dit que le nom ne pouvait pas être mieux trouvé ! Maintenant, on part avec Emma, sa fille, en balade :
20h. Impossible de ne pas sentir cette excitation dans l’air…
Après une balade à cheval dans les vignobles (on ne pouvait espérer les découvrir de meilleure façon !), nous avons laissé Emma et Dominique dans leur joli centre pour revenir prendre une douche fraîche dans notre chalet de bois. On enfile une tenue légère, on attrape un bout de fromage qui nous restait de ce midi (on n’est toujours pas arrivés à terminer notre panier pique-nique du midi, c’est une première pour Maxime) et on file à nouveau. On gare notre voiture dans un champ, non loin de là. Partout autour, des vignes, à perte de vue. Nous sommes au milieu de nulle part et pourtant, impossible de ne pas sentir cette excitation dans l’air… On s’apprête à découvrir ce qu’on nous a décrit comme étant une pure tradition tarnaise :
…Les apéros au cœur des vignobles ! On suit la joyeuse file de personne qui s’immisce dans les rangs de vigne et, au sommet de la colline, on découvre le lieu : au milieu des raisins qui grossissent sous le soleil, des grandes tablées, des bottes de foin en guise de chaises, des tonneaux en guise de tables, une scène de concert en plein air, des petits stands servant à boire ou à manger sous les guirlandes lumineuses… Et des verres à pied et des bouteilles de vin sur toutes les tables !
L’ensemble est baigné dans la lumière du soleil couchant. Le vert des vignes et le jaune des tournesols rayonnent. Les enfants jouent dans les bottes de paille, les parents et/ou groupes d’amis, rient et trinquent autour des tables, les musiciens s’installent, la jeune équipe du domaine s’affaire… Locaux, touristes français et touristes étrangers ne font plus qu’un, et l’ensemble grouille de joie !
Tu l’as deviné : on a adoré, adoré, adoré l’ambiance. Si tu te rends dans la région, on ne peut que te conseiller cette expérience. Les bons ingrédients de cette recette made in vignobles de Gaillac ? Des copains, de la famille, des bonnes bouteilles de vin, un concert en plein air, boire, manger, parler, rire, danser, rencontrer… En s’enivrant du coucher de soleil !* Notre « apéro » était au domaine des Cinq Peyres, mais d’autres domaines proposent également ce concept.
*Ou des incroyables levers de lune, on te le laisse découvrir en image juste après !
Bien sûr, entre2cours de pilotage de drone, le tout est à renouveler encore et encore. Merci Charles ! Car le vigneron derrière cet « apeyro » ainsi que le Domaine des Cinq Peyres, c’est lui !
JOUR 4 | Réveil dans les vignes > CASTELNAU-DE-MONTMIRAL > Puycelsi
C’est la 3ème étape de ce roadtrip :
On se réveille en douceur et tire les rideaux pour découvrir les coteaux ensoleillés. Sur la terrasse, on découvre la cagette-petit déjeuner que Myriam a laissé à notre attention, pleine de bonnes choses : jus frais, fraises, tartelettes, yaourts artisanaux, fromages d’ici, pêches… Le petit-déjeuner sera aussi copieux que le pique-nique de la veille ! Il n’est que 8h30 mais, levés de bonne heure, on termine de vider nos verres à vin de leur jus d’orange et on range à nouveau nos sacs dans la voiture : l’endroit où nous passerons la prochaine nuit n’est pas très loin, mais nous allons passer par les petites routes afin de faire un détour et avons envie de profiter de la journée.
8h40.
Plus qu’à suivre l’itinéraire du jour et se laisser
surprendre
par…
…La poésie des ruelles de Castelnau-de-Montmirail.
C’est l’étape que nous avions prévue de faire avant d’aller à Puycelsi, et nous ne sommes pas déçus du détour. Garés au pied des remparts, on aime ce qu’on découvre dès les premiers pas. Il est encore tôt, les ruelles sont calmes et l’air frais du matin fini de parfaire la douceur qu’on ressent à se balader ici. On trouve que chaque ruelle est comme sortie d’un décor de film. Les devantures des maisons sont toutes joliment fleuries, on imagine des mystères et tout un tas d’histoires derrière chaque porte de bois (chacune est unique!), on croise les habitants qui redescendent de la place centrale béret sur la tête et journal à la main… Et avant de nous-même la rejoindre, on se perd volontairement dans les ruelles et passages.
Comme à Cordes-sur-Ciel, les noms des rues ont souvent référence aux métiers et activités artisanales de la période médiévale. On a à nouveau un peu l’impression de remonter le temps. On se régale à capturer cette ambiance. Tout est plongé dans un doux silence. C’est comme si la vie ici s’écoulait tranquillement ainsi depuis des siècles, à l’écart du reste du monde…
Plus on y déambule, plus on aime cet endroit.
Après avoir passé tant de mois ailleurs dans le monde, on ne peut empêcher cette pensée de résonner dans notre esprit : on a quand même un sacré beau pays.
Pourquoi n’a-t-on jamais pris davantage le temps de le connaître ?
On découvre la place médiévale, joli centre du village. Quelques commerçants et artisans ont ouvert leurs boutiques, les parasols sont dépliés sur la terrasse du café, le petit Office du Tourisme s’insère parfaitement sous les couverts de bois, à la dispositions de ceux et celles qui souhaiteraient découvrir lendroit. C’est aussi sur cette place qu’on fait la rencontre de Jérôme et c’est une nouvelle fois un plaisir d’échanger avec quelqu’un d’ici ! Quelques instants passés avec lui et on ressent ce qui s’impose depuis le début de ce voyage : la jovialité, la générosité, la bienveillance et la passion pour ce territoire ! Jérôme a une façon bien à lui de porter haut la fierté de son « pays » à travers les créations made in sud-ouest qu’il propose dans sa boutique appelée… Boudu, avec beaucoup de poésie !
12h30. Une petite vingtaine de minutes de route et on découvre Puycelsi, nouveau village perché.
Il domine son îlot de nature et n’a pas moins de charme que Catelnau-de-Montmirail, qu’on vient de quitter : Puycelsi. A ce moment-là on ne savait pas encore à quel point on allait l’aimer. Encore une fois, ceux qui y vivent n’y sont pas pour rien.
Pendant la pause du midi, on fait la rencontre de Tiam Tâm : il est serveur aux Jardins des Lys et dès les premiers échanges, le courant passe ! Incroyable mais vrai, lui aussi est vietnamien et, alors que la bière occitane est sur notre table, que les bons produits du Tarn sont dans nos assiettes (depuis la terrasse en balcon sur la vallée, Tiam nous montre le producteur chez qui le restaurant s’approvisionne en glaces), entendre à nouveau cette langue est un bonheur étonnant ! On repart après un bon moment passé ici, ses coordonnées griffonnées dans la proche, et une promesse de retourner dans ce pays.
14h00. Rencontre de Christophe et Jean-Christophe.
On se réserve la découverte du village pour le soir, lorsqu’il fera plus doux. Cette après-midi on part échapper à la chaleur écrasante… Chez Christophe et Jean-Christophe. Ils habitent à deux pas d’ici dans un coin de nature. Lorsqu’on arrive chez eux, on est à nouveau saisis par la quiétude du lieu. Gorki, leur chien, est un amour et nous accueille avec au moins autant de gentillesse qu’eux. Tous les deux, ils se sont lancés dans une aventure dont on a envie de te parler :
A 45 ans, Christophe et Jean-Christophe ont fait le choix de changer de vie :
Ils ont quitté la région parisienne et sont venus s’installer ici. Guidés par leurs convictions, ils sont devenus producteurs et créateurs indépendants dans un domaine bien particulier. Indices : c’est entièrement naturel et ça a carrément du sens sur le plan écologique. Leur motivation première ? Se reconnecter aux choses simples et à la nature :
« J’ai été directeur commercial pendant 25 ans… Et Jean-Christophe était professeur d’histoire du droit. Ce qu’on adore, c’est voyager à cheval : on a fait comme ça la France, la Tunisie, l’Afrique du Nord… A Paris, cette notion de nature a commencé à vraiment nous manquer alors on s’est mis à la recherche d’un lieu qui pourrait regrouper tout ce qu’on aimait : un endroit qui nous permettrait de monter à cheval, partir en rando… etc ! On a cherché notre maison avec des cartes IGN ! Puis on est tombés sur cet endroit, et c’est le charme de ce lieu qui nous a portés vers la vie qu’on mène aujourd’hui.
On avait envie d’une activité plus locale et que ce lieu ne soit pas seulement un lieu d’habitation. Alors on s’est renouvelés, on est repartis de zéro et on a transformé l’ancienne grange attenante… En savonnerie ! C’est le fait de fabriquer nos savons pour notre utilisation personnelle qui nous a inspirés. On a passé 4 ans à créer, formuler, à se construire une constellation de savoir-faire, à collaborer avec les autres artisans locaux… Ca nous a beaucoup plu ! En 2017, notre entreprise a été créée : Oppidum. On travaille au maximum en local, avec le moins d’emballage possible, mêmes nos étiquettes / emballages sont imprimés ici, dans le Tarn ! Et tant qu’à faire, on a voulu aller au bout des choses : tous nos produits sont 100% bio et naturels, même les parfums sont fait maison par Jean-Christophe ! Notre production reste petite et tout se passe ici, chez nous, entre nos mains. Maintenant, nous proposons quelques produits cosmétiques et nous arrivons à exporter dans 15 pays du monde ! »
Notre objectif est de convaincre de remplacer les gels douche et démentir le préjugé : « le savon, ça sèche la peau ! ». En tant que producteurs, on rêve que les gens s’intéressent enfin à la composition des produits qu’ils utilisent.
16h30. De retour dans les petites rues de Puycelsi.
On ressortira dans une petite heure découvrir cet endroit mais avant : on se réfugie chez Delphine. On frappe à la porte d’antan et elle vient nous ouvrir… Sur un tout autre monde. Ou plutôt une autre époque. Guidés par ses explications douces et appliquées, Delphine nous fait découvrir la remarquable maison qu’elle habite et où nous aurons la chance de passer la nuit : on la suit dans cet endroit vieux de 400 ans. Guidés par ses commentaires, on monte l’impressionnant escalier et… On remonte le temps : lorsque cet endroit était l’ancienne gendarmerie de la brigade à cheval du village, et que quatre familles (ainsi que leurs chevaux !) vivaient ici. On grimpe les étages et finalement, découvrir pour la première fois le village aux fenêtres de cet endroit est une bonne surprise : tout est encore plus magique.
18h00. La fin de journée est aussi douce que notre hôte.
On se laisse porter par les ruelles puis par le coucher de soleil depuis les remparts qui surplombent les falaises, à 360 mètres d’altitude. Plus tard ce soir, Frédéric, le patron du Roc Café (le plus vieux bistrot du village !) fera « chanter le terroir » dans nos assiettes et nous confirmera ce que tout le monde nous dit depuis 4 jours de roadtrip : on est bien, ici, dans ce petit coin de France à l’abris des regards. On y est même fiers d’y vivre et de le faire découvrir ! Si tu lis cet article Frédéric, encore merci pour ce chouette moment, nos discussions, ta passion et ta générosité. Ce soir-là, la journée se finira comme elle a commencé : entre2verres à vin, à observer le spectacle du soleil un bout de fromage à la main. Demain en revanche, elle débutera très, très tôt et ne sera pas si tranquille.
JOUR 5 | Puycelsi > Bruniquel
5h30. « Au tombeau, prenez le plus petit des trois sentiers« .
Le réveil sonne et pique. Mais ce n’est pas la première fois de la semaine, et on sait que c’est pour la bonne cause. On s’habille en silence, attrape les appareils, descend les grands escaliers dans la pénombre. On chausse les chaussures de rando et ferme doucement l’antique porte de chez Delphine. Il fait encore nuit dans les ruelles du village, on rejoint la voiture et on part. Quelques minutes sur une petite route dans une forêt et on s’arrête au creux d’un virage : de là part un des nombreux sentiers de randonnées qui jalonnent le coin, et c’est celui que nous a indiqué Delphine. Hier, elle nous a dessiné de précieuses indications pour accéder à son point de vue préféré. On tient le bout de papier comme une carte au trésor. Dans la nuit, à la lumière des lampes frontales, on s’enfonce dans les bois à la recherche de la prochaine étape : « au tombeau, prenez le plus petit des trois sentiers ».
6h30. On arrive avant les premières lumières et on a le temps de s’installer dans cette grande clairière. Au loin la silhouette de Puycelsi se dessine. Dans cette nuit, les points de lumière émaillent le village encore endormi. Peut-être 20 minutes d’attente encore… Doucement, l’atmosphère se réchauffe, le soleil fait son apparition, et on se dit que ce spectacle matinal valait bien la peine de se lever aux aurores, marcher dans la nuit… et se faire surprendre par un sanglier ! Il y a des moments hors du temps, cette matinée en a fait partie. Après avoir observé le village se réveiller, on est restés longtemps sur ces sentiers profiter de la nature et des premières lumières.
De retour à Puycelsi, on remercie Delphine pour son chouette conseil balade et fait honneur à son petit-déjeuner qu’elle s’attache à faire 100% local (tous ceux que nous avons croisé on mis le même point d’honneur à nous faire découvrir les saveurs d’ici !). On profite encore un peu de la chambre pour vider les cartes mémoire de nos appareils et faire le tri de nos images, puis il est temps de dire non pas au revoir mais… A bientôt à ces gens et cet endroit qu’on a aimé découvrir. La prochaine étape ? Elle se situe à 13km de là et n’a pas moins de charme que la précédente. Juste avant, on est allés de perdre (vraiment se perdre) sur les routes vallonnées des forêts de chêne pour trouver un endroit bien connu dans la région… La ferme-restaurant (auberge aussi) Les Chênes.
La bonne idée : se mettre dans de bonnes conditions pour aller manger à la ferme des Chênes.
Aux Chênes, comme dit Serge, le fait-maison est une évidence et le « bien manger » et la convivialité font partie des mots d’ordres ! Ici, tout vient de la ferme ou des autres producteurs aux alentours et tout est fait maison, en suivant les recettes de grand-mère. Non sans plus d’être une véritable ferme loin de tout, on mange réellement entre les chênes et… C’est un régal, mais attention aux petits appétits ! Notre conseil : y aller un soir d’hiver ou d’automne et juste avant, faire comme par chez nous lorsqu’on sait qu’on va manger la première raclette de la saison : sauter le repas du midi !
14h30. Découverte de la fromagerie Le Pic.
Est-ce que c’était une bonne idée, juste après ça, d’aller rencontrer Julien ? On te laisse en juger. Pour notre défense, il était sur notre route et… On te défie de ne pas te régaler, même en pleine après-midi, de ses fromages de chèvre (ok, sauf pour ceux qui, comme Maxime, ne peuvent pas manger de ce fromage) !
Auparavant, Julien était dans l’humanitaire puis il a repris cet endroit : la Fromagerie du Pic, l’entreprise familiale, avec son frère. Au plus loin, le lait qu’il collecte est à 40km, les chèvres sont élevées en plein air, sans OGM, et désormais l’entreprise familiale emploie… 25 personnes ! Le fromage de chèvre s’y fabrique 7j/7 et de temps à autres Julien « exporte » son savoir-faire dans les autres pays, pour continuer d’allier cette passion avec les missions humanitaires : « J’ai fait du Cabécou… Au Népal ! Pas très loin de Katmandou. J’ai appris aux locaux à affiner le fromage au Kosovo, juste après la guerre ».
Quand j’ai eu 18 ans,
j’ai voulu partir d’ici.
Je rêvais de Paris,
là où vivaient mes parents avant ! Ce n’est qu’une fois parti que je me suis rendue de la beauté d’ici. J’ai fini par revenir de moi-même et j’ai eu direct le sourire ! Depuis, je l’ai à chaque fois que je revois cet endroit, même si je ne le quitte que pour quelques jours.
18h00. Fin de journée.
Il nous suffit de quelques minutes de route à peine depuis la fromagerie de Julien pour rejoindre l’étape du jour* : Bruniquel. Lorsqu’au détour d’un virage on aperçoit cette bastide au-dessus de sa falaise, on ne peut pas s’empêcher de se le dire : ces villages perchés sont décidément tous plus beaux les uns que les autres ! Au fil de ce roadtrip, ils ne cessent de nous surprendre.
* C’est une des choses qu’on a appréciées dans ce roadtrip : ne pas avoir à faire trop de distance chaque jour.
Le village de Bruniquel est tout petit. En se perdant dans le dénivelé de ses ruelles et sous ses portes – du Milieu, Neuve, du Rocas -, en passant par la placette de l’Horloge qui compte ses deux restaurants, en remontant, descendant les chemins de pierres, passant au pied de ses chateaux et ses maisons anciennes à encorbellement et colombage, une heure suffit peut-être pour visiter la totalité du village. Cependant, alors qu’on le découvre, quelque chose ici perdure… C’est ce sentiment qu’on a eu partout ailleurs, un soupçon d’irréel, cette sensation d’être dans une sorte de jardin d’Eden qui vivrait comme isolé d’un monde… un peu trop brut comparé à la vie entre ces murs.
Ce sentiment, Cathy et Philippe tous deux gérants de La Taverne du Temps nous le confirment (on te conseille d’aller profiter de cet endroit un soir après ta visite, et on ne dit pas ça que parce-qu’ils ont tout un tas de bonnes bières : on a adoré y manger, prendre le temps, et faire la connaissance des deux chouettes personnes qui font vivre cet endroit) :
Avant on vivait à Toulouse, on avait une vie à 100 à l’heure ! Ici, on redécouvre. On redécouvre le goût des tomates, de la vie, de prendre son temps. On revient à des choses plus simples, et on en avait besoin. On vit différemment, on consomme différemment. On fait des randonnées, du vélo… On vit, tout simplement ! Les gens qui habitent ici depuis toujours ont du mal à ailleurs.
JOUR 6 | Bruniquel > Penne
6h00. L’aventure débute tôt et à nouveau avec des chaussures de rando
C’est tout le « problème » d’avoir de bonnes conditions météos et de beaux endroits à explorer : on ne résiste pas à la tentation d’aller observer les levers de soleil… Et on dort peu ! Du pont en bas du village, on part à pied dans les bois sombres pour petit à petit atteindre les hauteurs qui s’éclairent. Et qui dit hauteur dit…
Est-ce qu’on ne se croirait pas dans un film, ou un dessin animé ? Ce matin-là, on a continué une bonne heure sur ce bout du GR46 qui relie – entre autre – Bruniquel à Penne, qui est notre prochaine (et dernière) destination pour ce roadtrip.
Profiter des lumières du matin sur ce sentier a été un vrai régal, tour à tour parmi les buissons sur les hauteurs des falaises calcaires ou dans la confidentialité et la fraîcheur des forêts, en passant par les champs baignés de doré ou encore… Des sous-bois tout droit sortis d’un conte fantastique ! Cette balade sur un bout du GR46 entre Bruniquel et Penne est un de nos coups de coeur du roadtrip (tu trouveras le tracé sur GoogleMaps en cliquant sur le lien qu’on t’a mis ici : tracé du GR46).
10h00. De retour à Bruniquel, on a continué de se laisser captiver…
Mais cette fois-ci par tout autre chose que la nature qui entoure le village : ça se passe ici (photo en dessous), en contre-bas du village, dans cette grange qui depuis 20 ans est animée par une activité très particulière… Yoann et son père, Fernando, y font perdurer un métier rare depuis 4 générations : ils sont souffleurs de verre ! Cet atelier a pris vie ici, à Bruniquel, depuis 1987. Depuis, le verre n’a jamais cessé d’y être façonné. Yoann exerce cet art depuis qu’il a 20 ans, perdurant ainsi ce que son arrière grand-père avait commencé il y a tant dannées, au Portugal… On a passé une bonne heure, peut-être deux, avec Yoann et son père, à se laisser hypnotiser par ce savoir-faire étonnant et à écouter leur histoire. Non sans plus d’être talentueux, ce sont deux hommes simples et passionnés par leur métier.
Leur atelier se situe en contrebas du village et l’entrée est libre : il suffit de pousser la grande porte de bois surmontée d’une fenêtre, et tu pourras observer Yoann et Fernando non pas faire des démonstrations, mais réellement travailler : ils tiennent une boutique au centre du village mais c’est aussi dans cet atelier qu’ils réalisent des commandes passées depuis la France entière, et même parfois au-delà des frontières.
14h00. Et si on partait se perdre dans la campagne ?
C’est la dernière après-midi que nous passons à Bruniquel. Quelques dernières explorations dans cette cité où on fini par se sentir chez nous, un tour aux deux chateaux pour prendre de la hauteur et davantage s’imprégner de l’histoire du lieu, un dernier passage à la boutique de Yoann pour lui dire au revoir (la bâtisse historique qui lui tient lieu de boutique vaut le coup d’oeil !), juste en face, une dernière bière chez Philippe et Cathy… Puis on reprend la route pour aller à 20kms de là, s’immiscer encore plus profondément dans la nature… Juste ici : à Vaour, chez Nathalie. On passera la fin de journée à explorer la campagne au soleil couchant, à faire sa connaissance et juste prendre le temps… De profiter des choses simples qui nous entourent. Le temps qu’on a passé là-bas a été une bulle de calme loin de tout.
On a passé la dernière nuit de ce voyage ici, au bord de l’eau, sur fond de chant de grillons, à contempler le ciel. Comme c’était une nuit propice aux étoiles filantes et que le ciel était assez clair, on a même essayé d’immortaliser les étoiles : habitués aux montagnes, on ne se doutait pas qu’on immortaliserait un tel moment – un tel ciel – ici, dans la campagne de ce petit coin de France.
JOUR 7 | Penne > Retour à la maison
7h00. Lever de soleil mystique à Penne.
La maison de Nathalie ne se situe qu’à un petit quart d’heure de Penne, le dernier village prévu sur notre carte, et on ne fera aucun jeu de mot avec le nom de ce village. Pour ce dernier matin, on y fait l’aller-retour afin d’y faire une balade avant le petit-déjeuner. Comme (quasiment?) tout endroit, il règne une atmosphère particulière en ces heures matinales, un calme propice à la découverte, une ambiance comme récompense à ceux qui se lèvent tôt.
Nous ne sommes pas déçus de ce qu’on découvre grâce à cette escapade : dominant le village, la forteresse comme suspendue à sa falaise donne un air mystique à la balade. C’est sûrement le chateau le plus étonnant – atypique – qu’on ait pu voir. La vision qu’il offre d’abord depuis les ruelles du villages, puis lorsque grâce aux sentiers on prend de la hauteur, est saisissante.
On est tentés de partir à la découverte des ruelles mais nos estomacs nous rappellent que le petit-déjeuner nous attend chez Nathalie. On y reviendra quelques heures plus tard, lorsque la population vaquera à ses occupations quotidiennes, que les petits cafés et restaurants auront ouvert, que les visiteurs auront fait leur apparitions dans les ruelles. Penne nous semble encore plus petit que Bruniquel, mais une fois encore, qu’est-ce qu’y déambuler est agréable. Plus on prend de petites rues, plus elles sont belles. Le charme que peuvent avoir ces villages ne cesse de nous surprendre, et au bout d’une semaine à les découvrir, on comprend pourquoi ils figurent parmi les plus beaux de France.
La bonne idée : demander à ceux qui connaissent mieux que personne, tu y as pensé ?
C’est bête, mais quand on organise un voyage – ici un roadtrip – on a le réflexe de passer des heures sur Internet (voir les réseaux sociaux) à chercher les infos, les bonnes adresses, sans penser… Aux Offices de Tourisme (enfin c’est le cas pour nous en tout cas, peut-être pas pour toi). Pourtant, tout-au-long de cette aventure, c’est en allant parler avec les gens (ceux et celles qui travaillent dans les Offices de Tourisme, nos hôtes, les artisans, les restaurateurs, ou simplement les habitants) qu’on a eu les meilleurs surprises / bonnes adresses / conseils. On s’est rendus compte que c’est un principe qu’on appliquait naturellement à l’étranger, mais pas forcément en France : aller vers les gens. Si on te parle de ça, c’est parce qu’ici, à Penne, nous avons fait la rencontre de Régine. Elle connait son territoire par cœur, elle l’adore, et quand elle ne travaille pas à son Office de Tourisme, c’est à sa famille et à ses amis qu’elle le fait découvrir. On voulait juste lui dire merci, car elle a apporté de la fraîcheur et de l’humain à notre passage ici. Alors – si au hasard de tes lectures tu tombes sur ces lignes – merci pour ton entrain, ton temps, ta passion, ta bonne humeur : te rencontrer et passer un peu de temps avec toi a été au moins aussi agréable que de découvrir cet endroit !
La fin de ce roadtrip, c’est sur l’eau puis en hauteur qu’on la passera : on est partis prendre une bonne dose de nature en kayak découvrir le Tarn et ce village… Sous un autre angle, au rythme du fleuve.
On a terminé la journée en grimpant dans l’enceinte du chateau pour découvrir les gens qui y font revivre l’histoire : sans mentir, on n’est pas vraiment « visite de chateau » en temps normal, mais ces visites scénarisées sont une vraie, vraie bonne idée. Les guides-conférenciers sont aussi comédiens et, vêtus comme autrefois, ils plongent les visiteurs dans l’ambiance d’autrefois (c’est bluffant, on se croirait dans un film). Même les tailleurs de pierre qui restaurent le chateau semble sortis d’une autre époque, et la bonne humeur générale de tous ces chevaliers, troubadours, seigneurs et seigneuresses, inquisiteurs… Est contagieuse ! Pendant un temps, on est vraiment revenus en l’an 1242. On a ri, on a appris, on a observé… Comme des enfants. On s’est fait prendre au jeu, littéralement !
Ces visites guidées théatralisées sont réalisées par des guides conférenciers tous les dimanches d’été. Le chateau peut aussi se visiter à son rythme, librement. Plus d’infos par ici.
On y retourne ?
C’est dur à décrire, cette myriade de choses qui aboutissent à ce sentiment général. C’est comme tout un tas de particules – la poésie d’une lumière, le charme d’une rue, la perfection de la nature, la chaleur des sourires – qui, sous l’effet d’une certaine magie, s’assemble pour ne plus former qu’un tout, en harmonie.
C’est ce qu’on a ressenti dans ces petits villages non loin de Cordes-sur-Ciel : on est allés dans les ruelles goûter au bon vivre des habitants, on s’est laissés porter par la douceur qui y règne, on a échangé, goûté, appris, ri, observé… Et on est partis de chaque endroit avec l’envie d’y retourner, plus ce sentiment si précieux : la sensation d’avoir pris le temps de vivre et de s’intéresser à ce(ux) qui nous entoure(nt).
MERCI D’AVOIR VOYAGÉ AVEC NOUS À TRAVERS CE RÉCIT.
On ne peut que te conseiller d’aller découvrir par toi-même ce qu’il se passe dans ce joli coin de France. On remercie chaudement toute l’équipe de Cordes-Sur-Ciel et Cités médiévales sans qui toutes ces découvertes n’auraient pas été possibles. Pour prolonger l’aventure, fais-nous part de ton ressenti ou de tes questions en commentaire, nous répondons toujours.
Touchée en plein Cœur avec votre petite phrase sur notre rencontre ! Merci ! Et des gros Bisous de Régine !
Avec grand plaisir Régine, merci beaucoup pour ta disponibilité et ta bonne humeur 🙂
A très vite pour de nouvelles aventures dans ce joli petit coin de France.
Très Intéressant et réjouissant.
Je souhaite m’organiser pour participer bientôt en tant que hôte et worker away… Bonne suite
Merci beaucoup Isabel 🙂